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Le Pastel ...

 

 

Définition :
 

 

Tiré du nom italien « pasta », le pastel sec est une poudre de pigments solidifiées, auparavant travaillé en pâte, avant de lui donner la forme de bâtonnets ronds ou carrés. Contrairement à la craie, cette technique est plus veloutée et tendre. 
Ce bâtonnet est composé de pigments pour la coloration (minéral, animal, végétal et synthétique), d'une charge minérale pour la texture (plâtre), et d'un liant pour assurer sa cohérence (gomme arabique). Une fois déshydraté, Selon la quantité de gomme qui entre dans sa composition, le pastel sera plus ou moins tendre et friable.
Il se travaille le plus souvent au doigt et c'est l'une des raisons pour lesquelles les pastellistes l'affectionnent.
Tous les supports de papier sont bons, pourvu qu'ils ne soient pas lisses, ni trop légers. On doit en effet se préoccuper surtout de la surface qui doit être capable d'accrocher et retenir la poudre. Le « pastel card » en est un bon exemple, il est un papier fort recouvert de sable comparable à du papier de verre.
Au niveau du résultat, le pastel tendre est considéré comme l'intermédiaire entre la peinture et le dessin. Si on mélange les deux aspects, on peut parler alors d'une sorte de « peinture à sec », un genre totalement à part. En effet, certains artistes utilisent une technique apparentée au fusain basée sur l'utilisation de lignes et de l'estompage, d'autres utilisent une technique apparentée à la peinture avec superposition de masses épaisses de couleur. 

Histoire :
 

 

Le pastel sec est né en Italie. Autrefois cet instrument était un complément du dessin. Il servait de rehaut. A ce moment là, peu de teintes existaient encore.

La première recette de fabrication du pastel apparaît en 1574: Des couleurs étaient mélangées à de la colle de poisson, de la gomme arabique ou à du miel de figue[...].

C'est au XVIIème et XVIIIème siècle que l'art du pastel atteint son apogée. Il devient alors un Art majeur. Paris compte à lui seul plus de 200 pastellistes. 
-Le XVIIème siècle est marqué par Joseph Vivien, Jean marc Nattier et Charles Antoine Copeyl. Ses couleurs franches et son aptitude à imiter fidèlement les tissus, les textures et les lumières, rendent le pastel indissociable de l'art pictural. 
Cette époque est source de recherches de nouvelles recettes. Les bâtonnets deviennent aussi ferme que de la sanguine. Certains artistes préconisent l'emploi du blanc de plomb, du blanc d'Espagne ou de la craie blanche. Ils y mêlent parfois un peu de savon pour garder un aspect doux.
-Au XVIIIème siècle ce sont Quentin de La Tour, François Boucher, Louis Vigée et Simeon Chardin les plus réputés. La gamme colorée s'élargit et devient très appropriée pour la réalisation de portraits. 
La conservation de ses œuvres est le fruit déjà d'une grande préoccupation. Tout frottement apporté, détruirait le dessin. La poudre se décollerait du support et le dessin s'effacerait. Ainsi aucun vernissage n'est possible. La seule solution est une projection d'une matière. N'existant pas encore de bombes aérosols, nos ancêtres devaient trouvé une idée ingénieuse. Ils utilisaient un pinceau de soie de porc, pliaient ,avec le pouce, les poils préalablement imprégnés de la solution adhésive et laissaient échapper les gouttelettes.
A la fin du siècle, le pastel tombe en désuétude peu après la Révolution au profit du néo-classicisme et de la peinture à l'huile.

Au XIXème et XXème siècle le pastel se fait rare. Il existe pourtant quelques exceptions, où des portraits en pied de haute bourgeoisie sont exécutés. La plupart des dessins de cette époque sont ignorés aujourd'hui du grand public car souvent confondus avec ceux du XVIIIème siècle. 
Bien que le pastel n'ait plus jamais retrouvé sa place dans le monde artistique, il continuera à être utilisé, notamment par les impressionnistes (EdgarDegas) et par les nabis (Edouard Vuillard).
Le pastel est aussi bien employé finalement pour les portraits mais aussi pour les paysages, les natures mortes et même l'abstrait.

Sa fabrication actuelle bénéficie de la chimie moderne, du dosage précis des colorants de synthèse et de colle chimique.

Avantages :
 

 

Peu d'outils sont nécessaires. Le doigt est le principal instrument. Cela réduit donc le coût de la réalisation par rapport à l'huile, d'autant plus que le temps de réalisation est beaucoup moins long puisqu'il n'y a pas de temps de séchage et qu'aucun mélange de couleurs, aucune préparation de la palette est nécessaire.

Contrairement aux idées reçues lorsque l'on parle de couleurs pastels pour parler de couleurs douces, le pastel sec se veut très expressif, de teintes riches et éclatantes. L'apport faible de liant (ici gomme arabique) dans le pastel sec restitue les couleurs avec un maximum d'intensité et de vivacité. La lumière réfléchit ainsi directement sur les grains de pigments, ce qui donne une harmonie éclatante, pure et une texture velouté incomparable, rappelant le velouté de l'épiderme. 

Le résultat est proche d'une facture picturale. Différents effets sont possibles.
Le pastelliste peut utiliser ses bâtonnets de différentes manières :

     - Utilisation du chant pour des traits précis ; 
     - Utilisation de la tranche pour le travail des surfaces ; 
     - Utilisation de pastel écrasé pour l'étaler sur le support et produire une zone de couleur floue. 


Une pression contrôlée et ces trois techniques permet une grande richesse de traits et de textures.
De plus diverses émotion est aussi faisable, tout repose sur la façon d'étendre le pastel. S'il on estompe au doigt, un rendu flou, doux et moelleux est obtenu. Lorsque l'on procède par superposition de couches colorés brutes, le résultat est plus nerveux et franc.

Pour résumer: l'avantage sur la peinture, est que le pastel ne risque ni craquelures, ni jaunissement par l'absence de liant et l'avantage sur toutes les œuvres réalisées sur papier, est qu'il se conserve beaucoup mieux derrière une vitre après encadrement.

Inconvénients :
 

 

Il est difficile d'obtenir des transparences avec le pastel qui est plutôt opaque par nature.

La matière pulvérulente est la première cause de la fragilité de l'œuvre. Les fixatifs peuvent y remédier en projetant de micro-gouttelettes d'agglutinant qui forment ainsi un léger film maintenant le tout. Ils évitent également par l'effet statique du verre de l'encadrement, d'attirer les pigments contre la vitre donnant un effet toujours poussiéreux.

Néanmoins les fixatifs, utilisés avec excès ont tendance à ternir la couleur. Le pastel paraît alors glacée et figée.
C'est pourquoi l'encadrement avec une vitre est vraiment nécessaire et dans ce cas, l'utilisation du fixatif peut être supprimée. 

Les pastels sont hydrophiles et sont donc très réactifs à l'humidité. Evitez l'accrochage de l'œuvre sur un mur avec un taux d'humidité élevé. Le papier peut finir par gondoler, et des moisissures peuvent apparaître. L'encadrement, encore une fois, ralentit ce phénomène, à condition qu'il soit bien fait.

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