L' Aquarelle ...

Définition :
L’aquarelle, du latin aquarius, est une technique utilisant l'eau comme médium, donnant ainsi plus ou moins de transparence et différents effets.
Composé de pigments (d'origine minéral, animal ou synthétique) pour la coloration et de gomme arabique (issue de la sève d'acacia ou parfois de cerisier) comme liant, l'aquarelle se trouve également sous forme de pastilles (godets, demi-godets), de tubes ou de crayons appelés crayons aquarellables.
Les tubes contiennent exactement le même produit que les godets. D'ailleurs, quand on a tout usé, une astuce bien plus économique existe pour remplir à nouveau les godet vidés. Il s'agit d'utiliser la peinture des tubes et d'attendre que cela sèche. Il est recommandé de procéder en plusieurs couches. Pour ralentir le phénomène de durcissement, du miel ou de la glycérine peut être rajouté.
Cette peinture s'applique généralement sur du papier blanc, pour garder une grande luminosité; épais (au moins 200g/cm²), pour une bonne tenue à l'humidification; absorbant, afin d'éviter que les pigments se répandent sur la feuille avec une trop grande perte de contrôle; et texturé, car la texture du papier reste visible dans l'œuvre finie et influence le dépôt des pigments.
En raison du côté très liquide, cette technique se pratique à l'horizontale. On obtient des mélanges de couleurs, principalement par deux moyens : le mélange chimique des couleurs ou la superposition de celles-ci.
L'outil adéquat est le pinceau à grand réservoir, en forme de cône lorsqu'il est mouillé et utilisé de la bonne manière.
Histoire :
Dès la préhistoire, on peut considérer la technique de l'art rupestre comme l'ancêtre de l'aquarelle. Sa recette en est proche: des pigments (généralement trouvés sur place tel que l'ocre) et un liant tout aussi naturel : la salive.
En Égypte, l'aquarelle est connue depuis 1250 avant J-C. Elle a servi à recouvrir les murs dans les pyramides des pharaons.
Dans la civilisation chinoise, son apparition est sensiblement liée à l'invention du papier, il y a environ 2 000 ans.
Durant le Moyen âge jusqu'à la Renaissance, on trouve l'aquarelle en Afrique de l'Est et dans toute l'Asie du moyen-Orient en passant par l'Asie centrale.
Elle accompagnera également l'art de l'enluminure en Occident.
Albrecht Dürer (1471-1528) est certainement un des premiers grands maîtres de l'aquarelle. Il la développera avec une grande finesse, souvent mélangée à de la gouache et de l'encre de chine pour cerner ses dessins (Attention: ne pas confondre l'encre en recharge des stylos plume qui se dilue dans l'eau après séchage et donc se diluerai en contact de l'aquarelle).
Les miniatures et les portraits seront deux éléments très utilisés dans le développement de la technique.
Néanmoins, l'aquarelle a longtemps eu une valeur documentaire. Sa facilité de transport a permis de représenter les découvertes du Nouveau monde puis des colonies occidentales.
Elle servait aussi de rehauts colorés dans les œuvres décoratives tels que les décors de théâtre et permettait des études avant la réalisation finale d'un tableau à l'huile .
C'est au XVIII° siècle que l'aquarelle est utilisée différemment. Elle prend une nouvelle place avec les merveilleux croquis de Gabriel de Saint Aubin par exemple.
Au XIX°et XX° siècle, la technique s'épanouit totalement. Elle devient la plus répandue chez les peintre amateurs, comme William Turner, peintre anglais, connu pour avoir travaillé de façon plus poussée ses peintures.
En France, Géricault et Delacroix ont contribué à cette vogue.
De nos jours, cet art est le plus utilisé dans les illustrations et les décors de dessins animés. Il rencontre un grand succès dans les livres pour la jeunesse parce qu'il offre une possibilité de douceur de ses traitements.
Avantages :
L'aquarelle est très appréciée pour sa transparence, son côté fluide et délicat. La peinture offre ainsi une grande luminosité et des effets particuliers que l'on ne peut pas obtenir avec les autres techniques (effets fleuris par le grain de sel, projection de matière, auréoles...).
Si la peinture est de bonne qualité, les couleurs présentent une grande densité et sont plus vives. Cela est dû à une plus grande quantité de pigment par rapport à des boîtes pour étude.
Les lumières sont facilement réalisables et deviennent vite éblouissantes. Il suffit de faire jouer le blanc du papier, préalablement laissé « en réserve ».
La rapidité de l'exécution est un autre atout. L'œuvre peut être à la fois très énergique et flou.
La forme spéciale du pinceau pour aquarelle, permet d'obtenir, d'un geste, un trait allant du très fin au très épais.
Malgré la difficulté pour maîtriser la répartition de la peinture sur le papier (le support absorbe), il est possible ,avec de l'entraînement, d'arriver à une certaine précision.
Inconvénients :
Il faut savoir que l'aquarelle est très sensible à la lumière, aux UV. Une exposition trop longue au soleil entraîne une décoloration...
Pour éviter ce problème, il est vivement conseillé d'encadrer l'œuvre avec une vitre anti-UV et de préférer l'accrochage de la peinture loin d'une source lumineuse (fenêtre, lampe donnant directement sur le tableau...). Ce sont surtout les pigments rouges qui perdent vite leur éclat.
Le support étant le papier, l'œuvre est exposée à des altérations qui lui sont propres et sa lisibilité peut en être réduite.
Sa simplicité apparente en fait un outil très attirant mais la difficulté est bien présente. Il existe très peu de possibilité de repentir. L'aquarelle, en séchant, s'éclaircit. Il faut donc en tenir compte et travailler un ton en dessous. Enfin, si le pinceau franchit une zone déjà humide, les pigments se répandront vers celle-ci. Il est difficile de contrôler une « flaque » de couleur, si on cherche à peindre en un seul jet. Parfois il est nécessaire de travailler par étape, en respectant un temps de séchage.
Plus il y a de l'eau mêlée à l'aquarelle, plus la précision s'en trouve diminuée.